Page 6 - TESTARD_Claude
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                 Le 1  septembre 1793, il est embrigadé dans la 17 ème  Demi-Brigade d'Infanterie de
                 ligne. C'est le début de sa participation aux Batailles révolutionnaires. Il participe
                 aux campagnes de l'armée de l'Ouest. En 1793, au moment de la levée en masse,
                 la  rébellion  se  déclenche,  tout  d'abord  comme  une  jaquerie  puis  comme  un
                 mouvement contre-révolutionnaire.  Claude TESTARD est blessé d'un coup de feu
                 dans  la  cuisse  à  la  première  bataille  de  La  Gravelle  opposant  chouans  et
                 républicains.
                 A la prise de Noirmoutiers, en 1794, les pertes de l'Armée de l'Ouest sont de 130
                 morts et 200 blessés. En janvier 1795, l'Armée de l'Ouest occupe les côtes et les
                 places depuis l'embouchure de la Gironde jusqu'à celle de la Loire et la rive droite
                 de la Loire depuis le département de l'Indre-et-Loire (source SHD B 5/11-1).  Bref,
                 la révolte vendéenne fait rage.

                 Le 24 août 1796, Claude TESTARD embarque à bord du navire Le Patriote, vaisseau
                 à deux ponts équipés de 74 canons. Ce bateau est attaché à l'arsenal de Brest. Il
                 est en guerre jusqu'au 16 septembre 1796, date du retour et du débarquement,
                 sûrement face à la flotte anglaise. Quelles années ! Quelles campagnes ! Plus de
                 deux  cents  combats  livrés  contre  les  Vendéens,  que  la  rage  révolutionnaire
                 appelait des brigands et que le génie de Napoléon a surnommés des héros. Claude
                 TESTARD ne parlait de cette époque qu'en soupirant et comme d'un souvenir qui
                 pesait à sa mémoire. Ce n'est pas, cependant, qu'il n'ait jamais prêté ses mains aux
                 atrocités qui déshonoreront éternellement les drapeaux de la Convention. Lui, il
                 était  le  soldat  sans  peur  dans  l'action,  mais  il  demeura  toujours  l'homme  sans
                 reproche, avant comme après les combats.
                 A Quiberon, des prisonniers royalistes allaient être fusillés, il en sauva un grand
                 nombre en leur faisant prêter des habits. Un soir, il vint bivouaquer dans la cour de
                 la ferme de la Prévalaye, si connue par son beurre incomparable, et tel était l'effroi
                 qu'inspirait l'armée républicaine, que les habitants voulaient s'enfuir. "Mes amis,
                 cira TESTARD, dormez tranquilles, nous vous garderons cette nuit et vous serez
                 quittes pour quelques tartines de beurre."
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