Page 13 - TESTARD_Claude
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Lorsqu'il vit approcher sa fin, il demanda lui-même les secours de la religion.
– Monsieur le curé, la présence du médecin m'est sans doute agréable, la vôtre
seule m'est à présent nécessaire.
Et nous l'avons vu présenter lui-même ses mains aux onctions saintes du sacrement
qui achève de purifier la vie en sanctifiant la mort. La mort, il la regarda venir d'un
œil tranquille et comme n'étant pas habitué à la craindre. Une excellente dame,
toujours amie fidèle et dévouée de cette famille, pleurait auprès de son lit. –
Madame RUELLE, comment ! Vous ne voulez donc pas que je meurs ?
Le lendemain matin, levé et assis dans son fauteuil, il expiait doucement dans sa
93 ème année, et dans les bras du dévoué Docteur FANTIN, qui le pleurait comme on
pleure une personne de sa propre famille.
Arrêtons-nous en face de cette tombe où vient s'abîmer une si longue existence,
et à la vue de cet intrépide vieillard qui s'avance en tremblant au tribunal de son
Dieu, nous sentons pour nous-même le besoin de nous recueillir dans la prière et
la méditation.
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Source : Bibliothèque Nationale de France – cote Ln 19441
Notice rédigée en 1865 par l'Abbé CHÉRET, prêtre desservant de la commune de
Seine-Port, actualisée et complétée par Christiane MENOT