Page 3 - Notice de la fête à Saint Assise
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Fête à Saint-Assise
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Fête de Saint Assise
25 juillet 1790
A LA SUITE DE SA RECEPTION, EN QUALITE DE COMMANDANT EN CHEF DES GARDES NATIONALES DES PAROISSES
DE SAINT-PORT ET CESSON, ET LA BENEDICTION DRAPEAU COMMUN DESDITES PAROISSES, REDIGE PAR M.
GAUTIER, CURE ET MAIRE DE CESSON.
Aujourd'hui dimanche 25 juillet 1790, en conséquence de l'offre précédemment faite à M. DESTILLIÈRES, résidant
au château de Saint-Assize, par les deux paroisses de Saint-Port et de Cesson, chacune séparément, du
commandement en chef de leurs compagnies respectives de gardes nationales, ladite offre agréée et acceptée ; et
en conséquence de la présentation d'un drapeau commun pour lesdites deux paroisses, par mondit sieur M.
DESTILLIÈRES, dont la cérémonie de bénédiction avait été fixée à ce jourd'hui, ainsi que la réception dudit sieur
commandant en chef ; et enfin, d'après une conférence tenue à Saint-Assize, le 22 de ce mois entre M. DESTILLIÈRES
et MM. Les maires et capitaines des gardes nationales desdites deux paroisses, dans laquelle conférence avoient été
réglé l'ordre et la marche du cérémonial à observer, et dans laquelle encore il avait été arrêté que les deux paroisses
s'étant choisi le même chef et s'étant engagées à marcher sous le même drapeau, il était juste et indispensable
qu'elles agissent de concert, sans aucune distinction ni prééminence quelconque, et avec l'union et la bonne
intelligence qui doivent caractériser des concitoyens, des amis et des frères ; lesdits maires des municipalités et
capitaines des gardes nationales des deux paroisses, à ce autorisés par leurs commettants, étant convenus en outre
que la bénédiction du drapeau et réception du commandant en chef se feraient à Saint-Port, il a été procédé, de la
manière suivante, à la célébration de cette fête militaire et patriotique.
La veille au soir, l'annonce s'en est faite dans les deux paroisses par l'appel des tambours et sur les dix heures, les
femmes citoyennes de Cesson, presque toutes réunies, se sont rendues au château de Saint-Assize, accompagnées
des deux capitaines et d'une douzaine de fusiliers de leur compagnie et ont présenté à M. DESTILLIÈRES un bouquet,
par les mains de Madame veuve GALICE, la fermière, qui lui a adressé le compliment suivant :
"Monsieur, une couronne d'herbes et de feuillages était à Rome vertueuse récompense et le plus bel ornement d'un
triomphateur et d'un citoyen conservateur de son semblable : permettez que les citoyennes de Cesson, dans ce
moment où la France renaît à la liberté et à la vertu, vous offrent un simple bouquet de fleurs. Témoignage sensible
et pur de votre patriotisme et de votre générosité, daignez le regarder aussi comme le gage assuré de leur estime et
de leur attachement éternel."
Le bouquet et le compliment reçus avec toutes les marques d'honnêteté, de satisfaction et de reconnaissance
possibles, lesdites citoyennes se sont retirées pleines de joie, dans l'attente de voir luire le jour suivant, qui leur
promettait la solennité la plus agréable.
En effet, le matin de cette heure journée, un second appel des tambours s'est encore fait entendre dans les deux
paroisses et sur les sept heures et demie, la compagnie de Cesson s'étant réunie à Saint-Leu, hameau de la paroisse,
chez M. DAVID, premier capitaine, une députation de douze hommes, tant officiers que soldats des deux compagnies
de Saint-Port, est venue au-devant d'elle jusqu'à cet endroit, pour la conduire à Sainte-Port ; et là, toute cette troupe
citoyenne étant rassemblée, la compagnie de Cesson placée dans le centre, elle est partie en bon ordre, rangée par
deux lignes, tambours battant, pour se rendre à Saint-Assize. Bientôt, M. le commandant en chef a paru, t, après
avoir été salué par les officiers et par la troupe auxquels il a rendu le salut, il s'est mis à la tête, environné par les
capitaines ; et le drapeau ployé et roulé étant placé au centre, et porté par l'officier de Saint-Port, désigné pour cette
fonction, les trois compagnies se sont mises en marche, pour revenir à Saint-Port.
Arrivées à la grande place, et toujours sur deux lignes, elles ont formé un grand cercle ; et MM. Les maires et officiers
municipaux s'étant avancés vers le milieu, M. DESGRANGES, maire dudit Saint-Port, a lu à haute voix la formule du