Page 4 - Notice de l'Abbaye
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                  L'année suivante, Louis VII confirme  les possessions des Religieux.

                    Au nom de la Sainte et indivisible Trinité, Louis, par la grâce de Dieu roi de France et de Guyenne, à tous
                    ceux qui seront jamais.
                    Le propre de la Majesté royale est de s'appliquer, au motif de piété, à fonder des lieux saints qui soient destinés
                    au culte divin et à les doter magnifiquement et libéralement, tant de ses propres domaines que des bienfaits
                    de ses sujets.
                     C'est dans cest vue que pour augment le culte de la Divinité, nous avons procuré que le lieu Sacer Portus,
                     lequel nous avons reconnu propre à cela, fut érigé en Abbaye et que nous l'avons fondé de nos propres
                     bienfaits.
                   Comme donc ce même lieu est devenu par la grâce de Dieu et de par nos soins une Eglise où le nom du
                     Seigneur est loué et glorifié par les Religieux qui y sont assemblés sous la vénérable conduite du vénérable
                     Frère Martin qui en est établi le 1  Abbé.
                                               er
                     Nous avons eu d'autan plus d'application à pourvoir pour l'avenir au repos et à la liberté de cette Eglise, que
                     nous nous sommes toujours étudié à l'amplifier dès le commencement de sa fondation.
                     C'est  pourquoi  nous  la  prenons  sous  notre  protection  avec  tous  les  biens  et  possessions  dont  elle  jouit
                     présentement par la bonté de Dieu et la fortifions à perpétuité de l'autorité royale.
                     Nous confirmons de la même autorité tous les dons et bienfaits qui lui ont été accordés, soit par nous, soit par
                     nos sujets et afin que ces Lettres que nous en avons fait expédier en  soient une ratification éternelle, nous
                    avons jugé à propos de les exprimer icy par leurs propres noms, savoir :
                    Toute la terre de Sanarth, tant en bois qu'en terres labourables, avec tout sa dîme, dans les limites qui nous
                    appartiennent de droit, notre moulin et estang de Saint Loup, avec la maison du Perray, contigüe à l'estang,
                    avec l'arpent de terre qui y tient et notre pré, dit le Pré Aulais.
                    Nous leur avons donné aussi la terre de Villefermoy, que nous avons achetée de nos propres deniers, la dixme
                     de Villefermoy, que la dicte Eglise possède par la donation d'Hébert Costard et Thibault de Milly, la terre de
                     Grignon que nous avons achetée de Payen de Campendu, la dixme d'icelle que ledit Payen de Campendu a
                     donné à l'Abbé Martin pour son Eglise, un arpent trois quartiers de vigne en la censive de Simon de Gentilly
                     et autre arpent de la censive de Saint Père de Melun [au Larré] que le clerc Martin leur a donné en notre
                   présence.
                     La donation que Guy de Nangis leur a faite de tout ce qu'il possédait en la Chapelle-de-Sarnai, en pré, bois
                     et terre, le labour de cinq charrues dans les Essarts de Nanterre, avec la dixme, toutes sortes d'usages et
                     pastures de porc et tous autres animaux.
                     Nous accordons encore aux Frères de la même Eglise de se bastir un gord  dans l'endroit de la Seine qui nous
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                     appartient et qui leur sera plus propre pour pescher et faire un moulin et autres utilités.
                     Et afin que ceste nostre ordonnance soit inviolable et ferme à perpétuité, nous l'avons fait rédiger par escrit,
                     scellée de notre sceau et signée de notre main.
                    Donné publiquement à Paris, dans notre Palais, en présence des soussignés, l'an de l'Incarnation de Notre
                    Seigneur 1147 et de notre règne le onzième.

                    Signé : Raould, Comte de Vermandois, notre sénéchal, Guillaume, notre échanson, Mathieu, notre connétable,
                    Mathieu, notre chambellan.
                    Daté par Cadurce, notre chancellier.



                  Devant la porte de l'Abbaye, il y avait une terre possédée par les Moines de Saint-Maur-des-Fossés. Les Religieux
                  désiraient l'acquérir et firent part au roi de leur désir.
                  Louis VII, en 1149, engagea lui-même Ascelin, abbé de Saint Maur, à la donner à Hugues, 2 ème  Abbé de saint
                  Acyre. Celui-ci lui donna en compensation une terre contigüe : un terroir situé au nord-est du Monastère, entre
                  le chemin des Ormeaux et les Uzelles de Boissise, de chaque côté de l'ancien chemin de Saint Acyre à Melun.
                  Aujourd'hui, ce terrain s'appelle le Bois de Saint Jean.
                  Le  roi  confirma  ce  contrat  d'échange  par  un  diplôme  daté  de  1151  expédié  par  le  chancelier  Hugues  de
                  Champfleuri.

                  En 1151, Louis VII confirme la donation faite par Gui de Nangis à l'Abbaye de Barbeaux (Saint Acyre) de cinq
                  charrues de terre arable, de pâturage, et de l'usage du bois de la Chapelle Sarnai et à l'Essart de Nanterre.


                  3  Villefermoy, aujourd'hui ferme de la commune de Fontenailles, près Mormant. En 1789, la terre et seigneurie de Villefermoy
                  rapportait à l'abbaye de Barbeau 250 livres de revenus, le moulin, 1300 livres, les taillis et la forêt 7200 livres.
                  4  pêcherie dans une rivière formée par deux rangs de perches en angle fermé par un filet appelé verveux.
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