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Il est porté disparu le 31 août 1914 à Fossé, dans les Ardennes. En fait, blessé, Lucien Charles Gustave, Lieutenant
au 31 ème Régiment d'Infanterie, est fait prisonnier et dirigé sur le Lazaret d'Ingolstadt, en Allemagne. Le premier
document attestant de sa présence dans le camp d'Ingolstadt, comme pour toute sa présence en tant que
prisonnier en Allemagne, sont des documents de la Croix-Rouge Internationale.
Cet organisme a inspecté le camp d'Ingolstadt le 17 janvier 1915, Lucien Charles Gustave est déjà prisonnier.
6 816 soldats et 897 officiers
Vieilles fortifications qui s'étendent au loin autour de l'ancienne ville universitaire.
Nous visitons tout d'abord le Fort Hartmann. Les hommes détenus ici sont remarquablement grands et beaux, à
l'allure vive ; beaucoup font plus de 1,80 m. Ce sont vraiment de superbes gaillards. Les couches sont propres, 2
couvertures.
Le lazaret a un sol en brique, mais le médecin français qui appartenait à la garnison de Longwy nous a dit que ce
local était pratique parce que les briques étaient facilement maintenues propres. Il se louait d'ailleurs du
traitement. Il a émis cependant une plainte : on lui avait promis d'observer la Convention de Genève, mais on ne
le relâche pas. Comme il y a ici six médecins français pour 1 000 hommes internés dans ce fort, il me semble qu'il
n'y a rien qui s'oppose à son licenciement. Au Fort IX se trouvent 356 officiers français, dont 40 médecins. Comme
la forteresse d'Ingolstadt, du reste assez étendue, compte, en tout, 70 médecins français […]
Les logements pour les ordonnances d'officiers sont sombres. Comme ces hommes doivent être à portée des
officiers et qu'il n'y a pas d'autres locaux disponibles dans ce fort, il n'y a rien à faire. Les lazarets sont bons.
Les officiers jouissaient d'une grande liberté, ils pouvaient se promener sur les remparts. Mais lorsque cinq
officiers ont tenté de s'enfuir, leur liberté fut restreinte. Les évadés ont été ramenés.
Plusieurs officiers se sont adressés à l'Ambassadeur d'Espagne, auquel ils exposèrent leurs réclamations en termes
énergiques. Ils demandaient à être traités comme le sont en France les officiers allemands : ile n'étaient pas des
criminels. Ces messieurs sont bien logés. Pour le moment, ils reçoivent une solde de 60-100 marks. […] Être officier
prisonnier est un sort pénible et être condamné pendant des mois à l'inaction est doublement dur, à un moment
où la patrie a tellement besoin de tous ses fils. Ces messieurs souffrent beaucoup moralement.
Le lazaret venait d'être construit quand la guerre a éclaté. Les locaux sont clairs, aérés, magnifiquement installés.
Il y a place pour 1 100 malades. Actuellement, il y a 92 français. Le chauffage est assuré par deux locomotives.
Archives de la CICR – Rapport de MM. Ed. NAVILLE, V. Van BERCHEM – Dr C. de MARVAL et A. EUGSTER
Archives de la CICR – Cote P16560 – Liste de militaires prisonniers dans le camp d'Ingolstadt – 17 février 1915
Sur cette liste, il est clairement noté que Lucien Charles Gustave SÉDILLON, Lieutenant au 31 ème Régiment
d'Infanterie, a été fait prisonnier le 28 août ou 2 septembre 1914 à Fossé, dans les Ardennes.
Archives de la CICR – Cote P23251 – Liste de militaires prisonniers dans le camp d'Ingolstadt – 9 juin 1915
Fin 1914, le beau-père e Lucien Charles Gustave, Fernand Napoléon Camille GAVARRY, lance une demande de
renseignements auprès de la Croix-Rouge Internationale.